7 février 2016

Sauter en parachute au-dessus du glacier Fox



Jour 160
Mercredi 18 février

LE D-DAY !


Hier, je sais pas trop pourquoi, j'ai dit YOLO, je vais sauter en parachute au-dessus du glacier Fox. Bon si, en fait je sais pourquoi : je voulais sauter en parachute en Nouvelle-Zélande. Sur l'île nord, ça n'avait pas été possible à cause du vent, alors j'ai retenté le coup ici, en me disant qu'au pire, il me restait Wanaka, Queenstown et Paihia. Mais que, quand même, sauter au-dessus d'un glacier... C'est donc avec un super soulagement que je constate le grand ciel bleu sans un seul nuage qui m'attend à 7h30, et un feu vert pour le saut !

Après un trajet chaotique d'une bonne demi-heure dans les lacets entre les deux villes où j'ai cru mourir (sans déconner, elle a doublé quatre fois DANS DES VIRAGES), on arrive au spot, où on nous équipe (une combinaison de fou malade, des lunettes contraceptives et un chapeau-capote tout aussi contraceptif option face de fesses) et on nous explique les consignes de sécurité.

  • À savoir : quand tu sautes, ton corps doit prendre la forme d'une banane, les bras le long du corps. Il faut attendre que le moniteur te tape sur l'épaule pour écarter les bras (ça veut dire que t'es stabilisé et qu'il n'y a plus de danger)(enfin, à condition que ton parachute s'ouvre, ce genre de détail).
  • Conseil perso : ferme la bouche pendant toute la chute libre, ça fait froid aux dents. Très froid.

Un peu d'humour pour détendre l'atmosphère, rencontre avec nos binômes et le très costaud-et-sexy Paul, Kiwi parachutiste de son état qui aura en charge ma ridicule petite carcasse, en comparaison de la sienne. C'est rassurant, si on évite de penser à ce qui arriverait s'il ratait son atterrissage et m'aplatissait. Notre petit groupe est composé de six personnes : un couple de Chinois absolument terrifié, une fille de mon bus, moi-même et deux autres filles, avec qui je dois me battre à pierre feuille ciseaux pour sauter en premier. C'EST MOI QUI GAGNE ET JE SAUTE EN PREMIER WESH.

Et le plus merveilleux dans tout ça, c'est que je n'ai absolument pas peur.
J'aurais pensé ressentir la même angoisse qu'on a, tu sais, avant d'embarquer dans une montagne russe. Genre, la première fois que j'ai fait Space Mountain j'avais 10 ans et j'en pouvais plus de la vie. Là, non. Je suis parfaitement calme. Anormalement calme, en fait, à tel point que Paul, dans l'avion, alors que j'admire le panorama depuis le hublot, me dit "t'es super calme, c'est flippant." Paul, t'es mignon mais je te permets pas.



Dis bonjour au Mont Cook, le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande !

Depuis l'avion, les Alpes du Sud et la mer de Tasmanie. c'est BEAU.


ET PUIS VOICI VENUE L'HEURE DE SAUTER. 
Comme j'ai gagné le droit de passer en premier (hell yeah), je fais un dernier coucou à tout le monde (ils sont en train de se liquéfier sur place, c'est marrant), on s'assoit sur le bord de l'avion, les pieds dans le vide et...

...soudain, on n'est plus dans l'avion. 

Et j'ai même pas crié. Je me suis même pas rendue compte du moment précis où on a sauté, parce qu'en fait on a plutôt glissé hors de l'avion, et d'un coup je le vois au-dessus de moi pendant que je m'applique à garder mon corps en position banane (parce que si je vois l'avion, clairement, on n'est pas dans le bon sens).
Et puis Paul me tape sur l'épaule, j'étends les bras et j'admire enfin pleinement le paysage pendant le reste de la chute libre, qui dure une bonne vingtaine de secondes avant d'ouvrir la toile. Au cours de ce laps de temps, j'étire un sourire niais face au paysage, face aux sensations, face à l'idée que, putain, je suis en Nouvelle-Zélande et je saute en parachute au-dessus d'un des endroits les plus beaux du monde.
Par contre j'insiste, ferme la bouche si tu sautes en parachute. Mes dents ont failli tomber. Il fait incroyablement froid à 5000 m d'altitude.

L'atterrissage arrive bien trop tôt à mon goût, et c'est seulement une fois à terre que je réalise et que je me mets à trembler sous le coup de l'adrénaline. Paul, on recommence QUAND TU VEUX BORDEL. Et tant pis pour les sous, j'ai la vidéo !

Que je ne diffuserai pas, c'est mort, la face de cul pourrait me tuer de honte. 
Mais y a des morceaux du saut dans la vidéo du voyage, ici.


Un moment inoubliable. Sans déconner. Incroyable.


Tu apprendras au moins ça, à défaut d'une photo.

Le retour est tout aussi mouvementé, même si, honnêtement, je peux mourir en paix je m'en bats les couilles. De retour à l'auberge et après une bonne douche, je chope le Boudin pour partir en direction de la Kiwi House, un petit dôme à cinq minutes de là, dédiée à la conservation du kiwi, l'oiseau.
ET MIRACLE, ON EN VOIT.

DEUX.
GROS. ÉNORMES. En fait, il y en a un "normal", la race la plus connue dans le monde, le kiwi brun, et un autre, beaucoup plus gros, un kiwi à points blancs. Les photos sont interdites, la pièce plongée dans la pénombre, donc on respecte et on admire ces deux grosses poules sans ailes fouiller le sol avec leur long bec, jouer entre eux, causer (juré) courir et sauter d'une manière tout à fait ridicule et adorable et aaaah chouuuuu.

Un dernier verre avec vue sur le glacier Franz Josef, histoire de savourer la perfection de cette journée. Putain.







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