16 janvier 2016

Les grottes de Waitomo et une soirée chez les Maoris

Jour 145
Mercredi 4 février

Attention, voici une des journées les plus marquantes de mon voyage en Nouvelle-Zélande, et l'une de mes préférées. 

Parce que le matin, nous avons pris la route en direction des fameuses grottes de Waitomo. Une grotte à glow worms, dont tu as forcément déjà entendu parler puisqu'elle figure dans tous les top 10 des choses à voir dans le monde, des choses magnifiques, des choses incroyables, des merveilles de la nature et j'en passe. Bref, si t'es un peu porté sur le voyage ou les trésors de la Terre, alors les réseaux sociaux t'auront forcément un jour apporté sous les yeux cette photo :




Voilà. Ben c'est ça qu'on est allées voir.
Sauf qu'on a pas pris de photo, parce que les flash sont évidemment interdits, et parce que j'ai pas le matériel pour photographier des endroits sombres.

Alors euh, qu'en dire. Les grottes de Waitomo, c'est la grotte à glow worms la plus connue du monde. Et certainement l'un des endroits les plus beaux. 

Imagine. 
Des millions d'insectes pendus au plafond de la roche, qui scintillent silencieusement pour transformer la grotte en ciel étoilé. Avec, comme seul bruit, le glissement du bateau sur l'eau. Eau reflétant la grotte, nous donnant l'impression de flotter au milieu d'un autre monde, de voler près des étoiles. 
Un truc incroyable, joliment capturé par cette vidéo de Stoked for Saturday



On peut la visiter en mode aventurier badass en rafting, du nom de Black Water Rafting, où tu peux descendre les gorges étroites dans une charmante bouée, encordé au reste du groupe. On peut la visiter en mode ENCORE-PLUS-badass avec le Tumu Tumu Toobing où, là, t'as des passages de plongée, et des passages où faut vraiment pas être trop gros, et un passage en caisse qui fait bien mal au cul aussi, mais passons.

OU SINON, on peut la visiter comme nous, humbles grands-mères : à pied et en bateau. 
C'est l'option la moins chère (faut compter 50NZD, soit 30€) mais certainement pas la moins bien ! Enfin, peut-être, j'en sais rien en fait, j'ai pas pu faire l'exploration badass (je suis un misérable), en tout cas, même comme ça, les grottes de Waitomo restent l'un de mes meilleurs souvenirs de la Nouvelle-Zélande. 

Les glow worms, comme je le disais dans l'article précédent, ce sont des vers luisants, et ceux-ci sont endémiques de la Nouvelle-Zélande — on ne les trouve qu'ici. Ils ont cette double particularité de coloniser les grottes en masse et de ne vivre que 24h sous forme adulte, parce qu'ils n'ont... pas de bouche. Voilà. Ces vers passent de longs mois à l'état larvaire, au cours desquels ils tendent une sorte de ligne de pêche pour attraper leur nourriture qui remonte ensuite jusqu'à eux. Moins ils ont faim, plus ils brillent. Ce qui donne cet aspect de ciel étoilé, car ils n'ont pas tous l'estomac plein de la même façon.
Après ça, les vers grandissent, deviennent adultes, se reproduisent et meurent de faim.
Malgré tout, ils on perduré au travers les âges.
Darwin, TMTC.



Et une fois cette visite magique terminée, c'est pas fini !




Dans l'après-midi, on arrive dans le petit village de Mourea, au nord de Rotorua, pour rencontrer Piwi, ambassadeur de la tribu maori des Ngati Pikiao. Ce dernier nous fait visiter les alentours et découvrir des cascades et des sources chaudes, avant de nous emmener dans le marae de la tribu, un genre de salle commune/des fêtes/de rituels pour rencontrer le reste des habitants (sauf qu'on y mange pas), qui nous accueillent avec le ongi.




Le ongi maori, c'est une manière de se saluer des nouveaux venus très chelou qui consiste à dire "kia ora" à une personne, avant de poser sa main sur son épaule et de faire s'entrechoquer nos nez deux fois — pas trois, sinon, c'est une demande en mariage, bisou. Donc on a salué les maoris, mais on a aussi salué tout le bus.
Et je t'assure que c'est franchement, euh, dépaysant. Creepy. Cool. Et un peu marrant, quand t'as les réfractaires du contact physique qui endurent leur cinquième presque-bisou avec un inconnu, et qu'il y a encore 50 personnes derrière.

Mais majoritairement cool. T'as l'impression d'entrer dans une autre dimension, d'avoir atteint un autre degré d'éveil, après ça, surtout après avoir fait le ongi sous les yeux des divinités terrifiantes qui ornent le marae.

Le soir, repas collectif où tout le monde met la main à la pâte, puis les maoris nous offrent un spectacle incroyable (jeu de blog : combien de fois je dis incroyable, en tout, dans mes articles ?) à base de chants, de haka et de contes. On se sent privilégié un peu. Surtout quand, assise au premier rang (#naine), le meneur du haka décide de te regarder toi quand il s'agit de faire les gros yeux en sortant la langue pour dire "je vais bouffer ton ââââââme".

Après ça, on a droit à une initiation au haka pour les hommes, aux Pois pour les femmes (à prononcer po-ye) et tu sais quoi ? bah c'était un chouette carnage. Mais c'était beaucoup trop bien.




Chaque tribu maori possède son propre haka (et pas que le Ka Mate, qui signifie "c'est la mort"), ses propres danses qui retracent leur histoire. Chaque Maori est éduqué dès son plus jeune âge au chant et à la danse, afin de perpétuer leurs traditions.

Parce qu'il n'y a pas que les All Blacks qui dansent le haka, qu'il n'y en a pas qu'un seul et qu'il n'est pas nécessairement un rituel de guerre fait pour intimider, mais aussi un acte de bienvenue, un témoignage d'hospitalité et d'amour... et accessoirement parce que c'est beau et que j'ai envie de le partager ici : un souvenir, bref, de cette soirée, dont j'ai préféré profiter pleinement plutôt que l'enregistrer.



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Et ensuite ?
On a passé la nuit dans le marae.
45 matelas par terre, sous les yeux des divinités toujours aussi flippantes, après un dernier conte maori pour nous endormir.





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