5 janvier 2015

Auckland : c'était la dernière séance et le rideau sur l'écran est tombé.




• Jour 115
Lundi 5 janvier

C'est drôle comme le nombre de jours passés ici augmente, dis donc. Quand je suis arrivée et que je les comptais péniblement, la centaine me paraissait teeeellement loin.

Je me rends compte que j'ai pas mal de choses à raconter mais, vu la chaleur ici et les filles promptes à se roter au visage ou à s'y envoyer des gnons, j'avoue humblement avoir un peu la flemme (et, en toute franchise, tenir des blogs me gonfle en fait.)(oui mais alors, tous les souvenirs et les anecdotes, tu t'en souviendras comment ?)(hinhinhiiiin, avec mon cerveau, gros malin) BREF.


Noël est passé. Un moment un peu étrange, un peu déprimant, que j'ai passé comme hors de mon corps avec l'impression tenace d'observer une scène de bonheur au travers d'un écran. On a beau dire qu'on s'entend bien avec les gens, ils ne sont pas notre famille. Par contre, ils sont une famille, et tu le sens bien le matin, à l'ouverture des cadeaux. Je me suis sentie très seule. Très exclue. Et, oui, j'avoue, j'ai pleuré quand j'ai ouvert une enveloppe avec un mot de ma maman dedans. 
Par contre, j'ai pas pleuré dans la matinée quand j'ai skypé la France et que j'ai vu ma famille ouvrir ses cadeaux. Ni quand ces gros crevards m'ont montré les miens joliment emballés avant de dire "bon, ben tu les ouvriras à ton retour !"

Heureusement, le reste de la journée ne m'a pas trop laissé le temps de m'apitoyer sur mon horrible sort (Noël en plein été en Nouvelle-Zélande, donc), puisqu'à 14h, direction la petite salle louée par le groupe d'amis de "ma" famille pour le lunch de Noël... qui s'est éternisé jusqu'à minuit. 


Je vous les avais pas encore présentés ! Tada ! Le papa, Zia, une meuf, Neha, la maman.


Pfrt... j'étais pas d'humeur. J'avais envie de parler à personne, parce qu'ils étaient tous heureux, attentionnés, blabla, et moi j'avais juste envie de rester collée à Skype ou, tiens, de faire un peu ce que je voulais pour changer ; au lieu de quoi je me suis retrouvée seule en bout de table pour faire manger Neha. Loin de sa sœur, parce que c'est à Noël, quand chacune convoite les cadeaux de l'autre, que ça se bat le plus, ces choses-là.
Je vous ai déjà dit à quel point je ne veux pas d'enfants ?

Et puis le champagne les parties de badminton aidant (hey, je suis plutôt douée à ce truc en fait), j'ai fini par me détendre du string et abandonner la peau d'ours des cavernes dans un coin pour me mêler aux discussions et aux jeux. Parce que oui, des quadragénaires, pour faire la fête, ça boit ET ça joue au rami. Et au badminton, et au Jenga, on a même failli faire un karaoké mais l'écran plat ne reconnaissait pas la console, l'éclate totale whouuuuu. Non mais avec du champagne, ça passe vachement mieux, j'vous assure.






Les selfies et le champagne, les meilleurs moyens de passer le temps.

Entre les entrées et le plat chaud (soit aux alentours de 17h), on a fait péter des crackers et surtout, on a procédé à la remise des cadeaux du Secret Santa... C'était assez sympa. Tout le monde a eu de jolis cadeaux, moi comprise, même si je ne sais pas de qui. Dans tous les cas, la personne a visé juste, puisque j'ai reçu une adorable peluche kiwi qui fait le bruit du kiwi quand tu lui presses le ventre, une étiquette à bagages New Zealand que j'aime autant qu'elle est kitsch et des marque-pages magnétiques. Ouais, bien vu Secret Santa.



Le lendemain, 26 décembre, direction le camping !

Réveil à 6h du matin pour aller prendre le bus (parce qu'avec toutes les affaires, il n'y avait plus de place pour moi... et tant mieux), en partance pour Tauranga, dans la Bay of Plenty, un endroit que je n'ai pas prévu de visiter avec le Boudin (DANS 20 JOURS HIIII). Je m'attendais à voir plein de paysages magnifiques durant mon trajet, et sans doute fut-ce le cas... 
J'sais pas. J'ai dormi tout le long. Pendant trois heures et demi. En même temps quelle idée de prendre la route un lendemain de fête... Mes courtes phases de réveil se sont apparentées à des rêves peuplés de collines verdoyantes que j'aurais adoré prendre en photo.

C'est pas du camping de romaine. (Si vous pensez que je suis horrible, pour
Neha, vous devriez voir ce qu'a fait son père des dix photos sous
plusieurs angles qu'il a prises...)


Le point absolument positif avec le bus, c'est que j'arrivais dans Tauranga central, et que le camping était à vingt minutes de là. Le temps qu'ils fassent la route (pour une raison inconnue ça leur a pris plus de temps), j'ai eu quatre heures rien qu'à moi pour me promener dans la ville et profiter du boxing day.

Le Boxing Day c'est quoi ? C'est un jour de méga braderie dans tous les magasins, qui survient le 26 décembre. Genre, tu trouves des cartes de Noël à 50cts à la place de 8$, ou encore un sac à dos plus grand à 25$ au lieu de 99$... ou encore des nouvelles baskets plus légères à 20$ au lieu de 40$. Oui, ça vaut le coup. 
Si vous avez tout suivi, je suis donc repartie avec un nouveau sac à dos plus grand (qui va m'être d'un grand secours en Australie puisque je ne pars qu'avec ça) et de nouvelles baskets plus légères et confortables que les sabots qui me tuaient les pieds que j'avais avant. 
Ah, puis je me suis achetée un pantalon moche, aussi.
Mais si, ces pantalons très légers, hyper fins, tout doux à la limite du pyjama, avec des imprimés absolument dégueu que même ta grand-mère n'en voudrait pas pour sa tapisserie ? Voilà, ça. Et le pire, c'est que je l'aime d'amour. Je ne le quitte plus, c'est tellement mieux qu'un jean. Moins bien qu'un short, ceci dit. Il fait tellement chaud ici, je passe ma vie en short, chose improbable quand on sait que j'ai toujours froid. Même l'été, en France, les shorts c'est juste pour aller à la plage. Eh ben pas là. Et merde à mes jambes blanches. (j'ai même la marque des tongs sur les pieds, guhuhu)(quoi, je m'extasie si j'veux, j'avais jamais eu la marque de mes tongs sur les pieds, le bas de mon corps n'a jamais bronzé de ma vie alors ta moule.)




Bref, en accéléré, ces vacances, que j'appréhendais beaucoup (le père est un homme naturellement stressé, c'est très lourd) se sont résumées à d'innombrables allers-retours aux toilettes et aux douches, d'interminables et délicieuses balades sur la plage pour profiter du vent frais, à la visite de toutes les piscines et sources chaudes du coin, à des barbecues de camping (gosh, la dernière fois que j'ai fait ça c'était en 2004 quelque part en Europe du Nord...), des soirées rami (oui...) et à des nuits sur un très inconfortable lit de camping qui me rendait toute grippée au réveil.
Et à l'ascension du Mauao, à Mount Maunganui, qu'on va plutôt appeler Mount Maunganui d'ailleurs, comme tous les touristes qui font l'erreur.



Le Mount Maunganui est un volcan endormi qui domine la ville de... Mount Maunganui (voilà l'origine de l'amalgame) de 232 mètres, au sommet duquel on a une vue imprenable sur toute la péninsule de Tauranga. C'était ce que j'attendais le plus en venant ici, monter au sommet.
C'était éprouvant, à cause de la chaleur à crever qu'il faisait (et des filles qui se plaignaient)(d'ailleurs j'ai fini l'ascension seule) mais tout le long de la marche, des paysages plus beaux les uns que les autres se sont succédés, remplis de moutons (ILS SONT LÀ, J'EN AVAIS PAS ENCORE VU), d'océan Pacifique et de Pohutukawas en fleur. J'ai eu beaucoup de chance de faire la montée à cette époque, parce que sur le volcan, les pohutukawas sont partout. C'était mirifique. Et rouge. Ma tête aussi était rouge, en témoignent les nombreux selfies ratés que vous ne verrez jamais. 

Un grand merci au vieux monsieur. Pour l'Australie, je m'achète un bâton à selfie téléscopique.


Et le 29, retour à la maison, toujours par bus, toujours en dormant sur la route. Non mais. Bon. 
Rien vu des paysages non plus à part la sortie de Tauranga, le temps de discuter un peu avec ma voisine, une néo-zélandaise d'une cinquantaine d'années qui supportait très mal l'absence de climatisation du bus... tant et si bien qu'à la pause, elle a acheté deux Coca : un pour elle, et un pour moi. WHAT. THE. HOLY. FUCKING. FUCK. Elle ne me connaissait pas, on a échangé trois phrases et deux sourires, elle sait que je suis Française et je sais qu'elle est allée huit fois en France, à Paris, en Bretagne et dans le Sud. Voilà. Et c'est suffisant pour un néo-zélandais de faire preuve d'un altruisme auquel je suis pas du tout habituée.



Le 29, c'était l'anniversaire du boudin. Boudinniversaire vieille branche, vingt ans putain.


Fululup, accélérons le temps eeeet nous voici au réveillon du nouvel an que j'ai passé toute seule à babysitter les filles (babysitting qu'on ne m'a pas payé, mais bon, je suis tellement dans un état "laissez-moi partiiiir" que j'ai même pas envie de me prendre la tête pour une trentaine de dollars) pendant que les parents faisaient la fête. Ça aussi, c'était déprimant. Heureusement, mes copines (pardon Aleks) qui faisaient le réveillon toutes ensembles m'ont skypééées et m'ont souhaité la bonne année, quand bien même il n'était que midi chez elles. C'était chou.

Le lendemain, ce sont mes copains de Suisse qui m'ont skypé à quelques minutes de l'heure fatidique pour faire un coucou à tout le monde et ça aussi ça réchauffait le cœur. Même si le Skype a été difficile à négocier parce qu'on avait besoin de moi en cuisine.

Vers 15h, il a fallu se rendre à l'after-nouvel an, au milieu des même quadra en pleine gueule de bois et... c'est là que j'ai été malade. Voilà, ça devait arriver c'est fait, à chaque fois que je termine un boulot/l'école/tout autre activité contraignante je tombe malade et ça m'est tombé dessus comme ça, pouf !
Dispensée de l'interminable soirée, dispensée de celle du lendemain.

Aujourd'hui, c'est le premier jour où je me sens mieux et, hasard ou pas, il correspond au jour où les parents ont fini leurs vacances pour reprendre le travail. 

Je dois avouer malgré moi que l'ambiance est lourde. Je ne sais pas si c'est uniquement dans ma tête ou pas. J'ai hâte de partir et ça se sent, je crois qu'ils ont hâte que je parte aussi. Mes valises sont quasiment bouclées, je trépigne littéralement d'impatience en attendant dimanche, je commence (très logiquement) à ne plus supporter les petits caprices des filles. Je les aime beaucoup, mais mon cerveau est conditionné, je me connais : si je ne fais pas d'efforts, je vais partir en les détestant.
Vivement que ça se termine.


Dans une semaine, je suis LIBRE. Dans une semaine, je suis en Australie.


Un dernier selfie sur une plage de sable gris pour la route.


3 commentaires:

  1. Tu pouvais pas trouver une photo où on a l'air plus Suisse! Hahaha Bravo!!!! ;-p

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  2. Heu ... accessoirement il y avait des français aussi. Un peu. Quand même.

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    1. Ah bon, où ça ? J'ai vu que des gens sapés comme des Suisses moi.

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